AMURT à Déou
Déou
Objectif général
Nos actions sont principalement ciblées sur la formation et le support des Accoucheuses Villageoises (c’est-à-dire l’appui aux mères du Sahel), les activités de sensibilisation en général et la recherche de solutions au problème de l’approvisionnement et du stockage de l’eau. Le rayon de nos activités couvre plus de 35 villages et une population approximative de 27000 habitants.
Contexte du projet
Déou se situe à 400 Km au Nord de Ouagadougou, tout proche de la frontière avec le Mali. C’est l’une des régions les plus enclavées et les plus pauvres du monde.
C’est un paysage de terres sablonneuses et d’épineux. Il n’y a pas de route pour y accéder, pas d’électricité et la température y est extrêmement élevée, surtout en période sèche (Mars-Juin) où l’approvisionnement en eau devient alors un grave problème.
La population est en partie nomade. Les Peulhs sont majoritaires dans cette région, suivent d’autres ethnies comme les Bellah, les Fulsi, les Mossi, etc. Ici l’analphabétisme dépasse les 95%.
Les conditions de vie sont dures et le lieu est très difficile d’accès, pour s’y rendre il faut connaitre le Sahel et savoir naviguer dans le sable (et la boue en saison des pluies).
Les villageois vivent de leur bétail, pour les plus chanceux, et du petit mil qu’ils cultivent durant la courte saison des pluies (Juin-Septembre). Mais les pluies sont de plus en plus rares et irrégulières, les récoltes sont maigres et parfois inexistantes, le bétail ne survit que difficilement durant la saison sèche et la population souffre de malnutrition. Le plus souvent les hommes quittent la région dès Janvier en recherche hasardeuse de revenu (dans les mines d’or, en Côte d’Ivoire, etc.) pour la survie de leur famille.
Il n’y a pas de centre médical dans les villages alentours, et les habitants se voient obligés de faire à pieds ou en charrette des distances dépassant 50 Km pour se rendre au dispensaire le plus proche. Ces dispensaires sont pauvrement équipés et il n’y a pas de docteur. Il n’y a pas de système traditionnel pour assister les mères pendant et moins encore avant et après l’accouchement. Les femmes se retirent dans une case ou dans la brousse et accouchent seules.
Notre action sur les lieux
1 – La formation et le suivi de nos AV (Accoucheuses Villageoises).
Les AV sont des villageoises locales que nous avons sélectionnées, elles ont pour rôle d’accompagner les mères au CSPS pour les accouchements, elles ont aussi les connaissances et le matériel de base (pinces, eau de javel, alcool, etc.) pour aider les femmes à accoucher en cas d’urgence. Elles mènent régulièrement des séances de sensibilisation sur des thèmes préalablement choisis avec les responsables de la santé. Ce sont elles qui font le relais entre les officiels de la santé et les femmes de leur village.
Notre coordinateur sur place rend mensuellement visite à nos AV, les ravitailles en médicaments si besoin est et remplit un rapport de supervision (une liste de questions sur les activités menées).
Les AV sont encouragées pour les services qu’elles rendent à leur communauté par le don annuel d’un sac de mil (de 100 kg) chacune.
2 – Doter les AV de moyen de transport
…tels que la charrette pour permettre aux mères d’être déplacées au CSPS le plus proche en cas d’accouchement difficile (ou pour transporter des malades graves). Nous en avons distribué plus de 20 jusqu’à présent.
3 – Continuer les activités de CPN
(contrôles pré et postnataux) dans les 6 villages que nous avons sélectionnés (sur des critères d’éloignement, de densité de population, etc).
Tous les mois les mères sont réunies et notre coordinateur achemine un agent de santé, le matériel d’auscultation et les médicaments à moto afin d’effectuer les CPN. Durant ces CPN, l’agent de santé vérifie le bon positionnement du fœtus dans le ventre des mamans (et réfère au centre de santé la personne en cas de problème), distribue du fer en tablette (la plupart des femmes présentent des cas d’anémie en période de grossesse dues à une alimentation pauvre), vaccine le cas échéant, donne des médicaments préventifs contre le palud (il est très dangereux pour le fœtus que sa maman ait le palud) et examine l’état de santé générales des femmes présentent.
4 – Utiliser une troupe locale pour la sensibilisation par le théâtre Forum
Compte tenu de la vie originale que mènent les gens au Sahel et de leur niveau d’éducation il fallait trouver un moyen de communication très concret et relatif à des mœurs qui leur sont propres. Nous avons opté pour le théâtre forum et créé une troupe locale qui joue en fulfuldé (dialecte local le plus communément parlé), plutôt que pour une sensibilisation traditionnelle avec cassettes vidéo.
Dans ce type de théâtre on met en scène, de manière humoristique, les mauvaises habitudes des villageois (et donc du public) afin de réveiller les consciences des gens. Le public, devenu actif, est invité à corriger lui-même les erreurs de comportement mis en scène par les acteurs. Par là-même le public se responsabilise et intègre très bien les informations que veulent faire passer les autorités compétentes.
D’autre part le côté attractif du spectacle attire un public nombreux et la sensibilisation touche un maximum de gens. Durant nos 3 dernières représentions (basées sur le thème du SIDA) nous avons touché plus de 650 personnes !
5 – Travailler en coopération avec la communauté sur le problème de l’approvisionnement en eau.
Durant la longue saison sèche les villageois (les femmes et enfants surtout) doivent faire des heures de queue à des points d’eau très distants pour pouvoir remplir quelques jerrycans d’eau, à peine suffisant pour leurs besoins quotidiens. Trop de puits et forages se sont asséchés au fur et à mesure que le niveau de la nappe phréatique diminue.
En collaboration avec l’ONG américaine “Water Shed Management” nous avons commencé un programme de construction de diguettes, barrages et bassins de petite envergure. Le but recherché est de freiner l’écoulement des eaux toujours très violent en saison des pluies (Juillet à Septembre) et de permettre à ces eaux de rester dans ces reliefs et pénétrer les sols avant de fuir, emporter et raviner tout sur son passage.
Les besoins pour le futur
1 – Continuer la formation, le soutien et la supervision mensuelle de nos AV
situées dans les différents villages de l’aire sanitaire de Déou, Gandafabou et Boulikessi. Cela implique le travail de notre coordinateur et nos nombreuses visites, des véhicules tout terrain, des médicaments, les sacs de mil, etc.
2 – Continuer de doter les AV de moyens de transport
…pour permettre aux mères ou aux grands malades d’être déplacés au CSPS le plus proche quand besoin est. Il nous manque une dizaine de charrettes pour couvrir les besoins les plus urgents.
3 – Continuer et étendre à d’autres villages les activités de CPN
… qui touchent aujourd’hui plus de 150 femmes par mois et sauvent de nombreuses vies. Construire 5 cases de maternité dans certains de ces villages ou il n’y a pas de case qui puissent remplir cette fonction.
4 – Continuer d’utiliser la troupe de théâtre de Déou
… pour des campagnes de sensibilisation sur des thèmes d’actualités comme le SIDA, l’hygiène, la consommation de produits prohibés, l’excision, etc.
5 – Continuer les activités autour des problème de l’eau
… avec la coopération de la communauté et de l’ONG « Water Shed Managment ».
En préparation pour l’avenir :
La réhabilitation du bouli d’Ayagorou
Le mot bouli signifie point d’eau ou étang aménagé.
Une des caractéristiques du Sahel est que les pluies tombent toujours soudainement et de façon très violentes. L’eau ne s’infiltre pas, elle s’écoule directement à la surface du sol et disparait vers le distant fleuve Niger.
Une solution pour remédier au problème de l’eau et de collecter et stocker ces eaux de pluie avant qu’elle ne se perde dans de grand trous où elle est piégée, c’est le système du bouli.
Le bouli permet de recréer un écosystème favorable à la vie de la faune et de la flore locale. C’est un moyen de lutte contre la désertification. Il contribue à remplir la nappe phréatique en voie d’assèchement. Il permet la culture maraichère à son périmètre, même durant la période sèche, ce qui représente une nouvelle activité (lucrative) pour la population. La production de légumes et fruits joue un rôle fondamental contre la malnutrition (les villageois ne mangent quasiment que du mil et du lait). Finalement le bouli constitue un bon point d’eau pour le bétail.
Pour toutes ces raisons nous avons décidé de réhabiliter l’ancien bouli d’Ayagorou (situe à 4 km de Déou) qui est à présent partiellement obstrué par les sables.
Le projet a été récemment financé et nous commencerons les travaux Février 2012.
Vidéo participative à N’Dyawe
Activités au centre communautaire de Bissiri /Kombissiri, Province du Bazenga, Burkina Faso
Présentation :
Il s’agit d’un terrain cultivable de 3,87 Ha composé de 2 parcelles, l’une d’une superficie de 1 Ha directement adjacente au barrage de Bissiri et l’autre d’une superficie de 2.87 Ha, environ 2 Km en amont de celle-ci. Ce terrain a été mis à notre disposition par la communauté rurale pour promouvoir des activités dont le but premier est de donner des emplois aux villageois de la localité. Nous travaillons sur les thèmes de l’agriculture (notamment agriculture biologique), de la santé et de l’éducation.
Nous avons 3 bâtiments sur le terrain, un où loge les travailleurs, l’autre à pour fin les services d’une banque céréale et le dernier est prévu pour les fonctions d’une clinique de campagne.
Activités en cours :
L’exploitation agricole :
4 familles de cultivateurs vivent sur place et font la culture maraichère et fruitière dans les jardins. Nous sommes en train d’installer une pompe à eau et tout le système d’irrigation pour augmenter la productivité des champs et le travail en contre saison. De même nous avons commencé de planter un nouveau verger de manguiers (déjà plus de 100 arbres) et de papayer.
Nous commençons un projet apicole avec le don de 7 ruches de type Kenyan et du matériel de récolte. Le but étant de donner l’exemple à la communauté d’une activité potentiellement lucrative.
Avec la collaboration d’un ami Américain et de son association « Amandla » nous commencerons en Janvier un projet basé sur le Moringa. Le Moringa est un arbre extraordinaire dont les feuilles, une fois séchées et pilées donnent une poudre très riche en vitamines, calcium, potassium et protéines. Cette poudre est utilisée comme complément alimentaire chez les enfants et adultes malnutris. D’autre part l’écorce, les racines et les graines de cet arbre ont des propriétés médicinales très intéressantes.
Nous espérons commercialiser une partie de la production pour produire des revenus et rendre disponible un complément alimentaire local pour la communauté.
L’éducation :
Nous donnons des cours d’alphabétisation en plein air tous les soirs aux jeunes adultes de Bissiri, nous avons entre 10 et 20 élèves régulièrement. Pour l’instant nous disposons de bancs et bureaux d’écolier, du tableau et d’une lampe à gaz. Les élèves cotisent entre 500 et mille Francs CFA par mois et un professeur du village se déplace pour donner les cours. Nous pensons développer cette activité et construire un véritable centre d’alphabétisation dans le futur.
La clinique :
Nous avons aussi une clinique à but social, nous disposons d’une infirmière qualifiée pour apporter nos soins à une population voisant les 5000 individus. Ce n’est qu’un début, nous cherchons déjà une deuxième infirmière et les villageois demandent une maternité…
Nous commençons d’accueillir des volontaires étrangers pour améliorer la qualité des soins dispensés. Nous voudrions dans un proche futur faire de la sensibilisation au sein de la communauté ici aussi comme nous le faisons dans le Sahel, surtout en matière de santé maternelle et d’hygiène.
Un dernier mot…
Nous sommes là depuis plus de 20 ans et avons largement gagné la confiance et le soutient de la population locale et de tous ceux qui nous ont appuyé dans nos activités pendant toutes ces années. Nous ne comptons pas nous arrêter d’œuvrer pour cette population qui est devenue notre grande famille. C’est une histoire qui nous tient à cœur !
Nous sommes présentement à la recherche de partenaires pour pouvoir apporter un plus grand soutien à la population Sahel. Que ce soit une aide en nature, financière ou du volontariat, elle sera toujours bienvenue ! Si vous êtes intéressés n’hésitez pas à nous contacter, merci par avance.
Cordialement,
Le représentant directeur,
Pierre Charron
Adresse postale:
AMURT
Ouaga 2000, Secteur 15
01 BP 3665 Ouagadougou 01
Informations bancaires :
Nom : AMURT
Numéro du compte : 012421107180850173
Code Swift : BIBU BFBF
Banque Internationale du Burkina Faso
Boite Postale 362
Ouagadougou
Burkina Faso